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Pourquoi “Urendo” : l’histoire d’une rencontre qui m’a transformée

  • Photo du rédacteur: urendo31
    urendo31
  • 26 oct.
  • 3 min de lecture

Dans une vie, il y a des rencontres qui nous bousculent, nous remettent à notre place… et nous ouvrent une porte qu’on n’avait même pas vue.Urendo a été l’une d’elles.

J’avais 15-16 ans quand ce grand trotteur bai, fraîchement retraité de compétition après une blessure, a atterri dans mon club, directement de Prague. Énergie à revendre, tête haute, format “Formule 1”, avec un instinct clair : si ça ressemble à une ligne droite… on fonce. Et son nouveau “projet de vie” ?Devenir cheval d’hippothérapie. Rien que ça.

On voulait transformer un cheval habitué à ne jamais rester sur place en un partenaire calme, à l’écoute et patient. Autant dire : un défi XXL.

Une autre manière d’être ensemble

À l’époque, en Slovaquie, le “horsemanship” débarquait. Dans notre club, nous avions la chance de recevoir Milan Kovář, horseman tchèque formé auprès de Monty Roberts. Ses séminaires ont été un choc lumineux : une autre vision de la relation humain–cheval.Écoute, observation, adaptation, communication non-verbale… et cette idée folle qu’on peut inspirer plutôt qu’imposer.

Avec Urendo, tout prenait une dimension plus exigeante : créativité, persévérance, remise en question et… gestion élégante des commentaires de mes camarades cavalières qui regardaient ça de loin, bras croisés.

Pendant deux ans et demi, je travaillais avec lui tous les 2-3 jours. Il m’a offert quelque chose de rare : la patience de me laisser apprendre. J’ai plongé en autodidacte dans l’éthologie, ressorti les exercices des séminaires, testé, raté, ajusté.Rênes longues, balades à pied, pression/cession, … j’avais l’impression de réapprendre à conduire, version équine.

La connexion ? Oui, elle était là, j’y croyait Mais Urendo avait gardé son petit caractère… et heureusement.

L’épisode de la chute (celle qui fait grandir… et réfléchir)

Hiver slovaque. Moins 10°C, neige gelée. On part en balade avec 3-4 binômes.Important à savoir : les trotteurs de course sont programmé pour… trotter, pas galoper. Le galop d’Urendo ressemblait à un meuble Ikea mal monté : ça tient, mais tu n’es pas rassurée une seconde.

Dans cette petite vallée magnifique, tout blanc à perte de vue, le groupe commence à accélérer. Vapeur qui sort des naseaux, ambiance “carte postale nordique”.Urendo s’emballe, passe du trot turbo à un galop… disons… créatif. Je rebondis comme sur un ressort fatigué et paf, je tombe.

Ma copine m’avait promis :« Au pire, tu tomberas dans du mou ! »Alors… non. La neige était si gelée qu’on tenait dessus debout. Je suis secouée mais intacte, équipement obligatoire de cavalière “pré-voyante”.

Le groupe s’arrête. Et là, je vois Urendo contourner tout le monde et revenir vers moi.Mon cœur se gonfle : “Il vient me chercher… la connexion ! C’est magnifique !

Spoiler : non.

Il m’a mis un vent magistral et est rentré seul aux écuries. En traversant un village. Tranquille.

Une heure de marche dans le froid pour réfléchir à où j’avais perdu le fil. Une petite remise à niveau d’humilité.

Le lendemain, on a repris. À pied, en liberté, en longe.J’ai compris que je devais lire ses signaux plus tôt, être plus claire, plus présente.

Ce qu’il m’a laissé

Si mon entreprise s’appelle Urendo, c’est pour lui rendre hommage. Parce que ce cheval m’a ancré trois vérités que je porte aujourd’hui dans mon métier :

  • Une chute n’est pas un échec.


    C’est une invitation à revoir l’approche — surtout quand on prétend avancer ensemble.

  • On construit une relation en respectant les forces, les limites et le rythme de chacun.


    Chevaux comme humains.

  • On grandit quand on ose se remettre en question, avec courage… et un brin d’humour.

Avec lui, j’ai découvert mon “flow” : cette alliance étrange entre concentration et relâchement. J’ai construit mon identité de cavalière, mais aussi d’adulte. Il a été un guide vers ce que je fais aujourd’hui : accompagner, créer du lien, et faciliter des transformations humaines — parfois en bottes, parfois sans.

Il y a des rencontres qui nous marquent et nous changent pour toujours, tu en as sûrement aussi.

Urendo et moi , 2005
Urendo et moi , 2005

 
 
 

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